Invitée à l'émission "Objection" de Sud FM, de ce dimanche, Mme Kane a souligné que la participation des femmes à la vie politique est entravée par divers obstacles, notamment le plafond de verre, qui limite leur accès aux postes de pouvoir. « Avant d'attaquer l'actualité, nous allons faire un cadrage global. Les femmes sont plus confinées dans l'espace privé parce qu'il y a l'histoire du plafond d'un verre où les femmes dans notre société ont souvent du mal à concilier vie professionnelle, vie conjugale et vie associative ou vie militante. Et ce sont ces difficultés qui font que dans beaucoup de partis politiques, les femmes ne sont pas très présentes. Même si elles sont présentes, elles sont à la périphérie, elles sont pas au cœur du dispositif. Souvent, lorsqu'on arrive à un certain niveau, on ne voit pas beaucoup de femmes. Ça, c'est le cadrage », a expliqué la vice-présidente de l’Ajs.
Elle a également mis en lumière le rôle crucial des femmes dans la défense de la démocratie, rappelant l'engagement actif de l'AJS et d'autres organisations de la société civile lors du report de l’élection présidentielle. Cependant, malgré ces contributions significatives, Zeynab Kane a exprimé des préoccupations quant au faible niveau de représentation des femmes dans le gouvernement actuel. Elle a souligné que cette sous-représentation va à l'encontre des dispositions constitutionnelles et des conventions internationales qui garantissent l'égalité des sexes dans la participation politique.
Par ailleurs, Mme Kane a abordé la question de la visibilité des femmes sur la scène politique, notant que les femmes sont souvent absentes des candidatures aux élections présidentielles et législatives. Elle a souligné la nécessité de renforcer le leadership féminin et de surmonter les obstacles culturels et politiques qui entravent la participation des femmes. Ainsi , Zeynab Kane a évoqué des textes qui parlent d’inclure les femmes dans les instances de décisions.
« On était actrice principalement dans ce jeu électoral. Maintenant qu'on arrive à un niveau de représentation qu'on considère comme étant faible, c'est-à-dire 4 sur 25 ministres. Ce niveau de représentation est faible, je convoque ici 2 textes ou 3. En fait c'est la Constitution qui dit l'égal accès des hommes et des femmes au mandat et aux fonctions, c'est-à-dire qu'on puisse permettre aux femmes et aux hommes d'accéder au mandat et aux fonctions de façon égalitaire. Je n'invente rien cette disposition constitutionnelle. Article 7 de la Convention pour l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard des femmes, ratifiée par le Sénégal en 1985. Le dernièr texte, c'est le protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatifs aux droits des femmes. Ce qu'on appelle communément le protocole de Maputo et dans son article 9 qui effectivement demande aux États de prendre des mesures. La charte de Kouroukan Fouga, (la charte du Mandén proclamée à Kouroukan Fouga dans le haut bassin du Niger entre la Guinée et le Malie en 1236 NDLR) l'article 16 qui disait que les femmes en plus de leur occupation quotidienne, il faut les associer à tous nos gouvernements. Ça veut dire que la participation des femmes aux instances décisionnels est en étroite ligne avec des textes que je viens d’évoquer », a-t-elle indiqué.
Poursuivant, elle a soutenu que la pétition et les sorties des féministes est une manière d’alerter. « Nous, on est dans l'alerte pour dire, attention, vous vous êtes arrivé il y avait beaucoup d'espoir après votre accession à la magistrature suprême et nous voyons les actes que vous posez. Il faut gouverner avec les femmes. La compétence n'a pas de sexo -spécificité, on peut avoir des hommes compétents et des femmes compétentes comme on peut avoir des femmes non compétentes et des hommes non compétents. Il ne s'agit pas de dire aux hommes, levez-vous donner de la place aux femmes, non mais c'est aux hommes de dire nous devons nous asseoir ensemble avec les femmes. La place ce n'est pas de dire oui, on met une femme pour la mettre, non on met une femme parce qu’elle doit être et elle mérite cette place là. Je sais qu'il y a des femmes qui en sont capables et qui peuvent assumer ces responsabilités là avec les valeurs », a défendu la vice-présidente de l’AJS.
Pour remédier à cette situation, Mme Kane a mis en avant le travail de l’association dans le renforcement des capacités des femmes et des hommes en matière de gouvernance et de leadership. Elle a appelé à une action concertée de la part du gouvernement, de la société civile et de la communauté internationale pour promouvoir une participation politique inclusive et garantir une représentation équitable des femmes dans la sphère politique sénégalaise.
Pour finir, elle a insisté sur le fait que « les femmes dans la politique ne doivent pas faiblir et que des efforts continus sont nécessaires pour créer un environnement où elles peuvent pleinement exercer leurs droits politiques et contribuer au développement du pays. »
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